Incidences, Philippe Djian
Je n’avais jamais lu de roman de cet auteur ; j’ai entendu parler de cette sortie via la Grande Librairie, que je regarde de temps en temps le dimanche matin. L’évocation d’un prof de littérature et d’écriture qui couche avec une de ses élèves m’a tout de suite rappelé les romans américains que j’affectionne tant. Et quand le présentateur a annoncé qu’au bout des trois premières pages il retrouvait la jeune femme morte dans son lit, j’ai été conquise. Je m’emballe rarement pour les romans contemporains, surtout français ; je pense que c’est lié au fait que je n’apprécie guère l’univers de nos sociétés modernes. Excepté quand il s’agit de l’univers universitaire.
Et il est étonnant de voir à quel point ce roman français déroute. Bien que l’action se situe dans le sud de la France, on ne peut s’empêcher de s’imaginer dans une petite ville américaine à la David Lodge. Le héros, Marc, un fumeur sans vergogne, qui fume tout le temps, vraiment tout le temps, est un professeur qui tente d’apprendre à écrire à des jeunes qui n’ont pas la grâce ; par conséquent il ne peut rien pour eux, il le sait. Il compense d’ailleurs sa propre médiocrité d’écrivain en couchant avec les jeunes filles de son cours, tout en prenant garde à ce que sa sœur, avec laquelle il vit encore, à 56 ans, ne les surprenne pas. Cette sœur a une place centrale dans la vie de Marc, jusqu’au jour où il rencontre Myriam, la belle-mère de cette fille retrouvée morte dans ses draps, au petit matin.
Et il est étonnant de voir à quel point ce roman français déroute. Bien que l’action se situe dans le sud de la France, on ne peut s’empêcher de s’imaginer dans une petite ville américaine à la David Lodge. Le héros, Marc, un fumeur sans vergogne, qui fume tout le temps, vraiment tout le temps, est un professeur qui tente d’apprendre à écrire à des jeunes qui n’ont pas la grâce ; par conséquent il ne peut rien pour eux, il le sait. Il compense d’ailleurs sa propre médiocrité d’écrivain en couchant avec les jeunes filles de son cours, tout en prenant garde à ce que sa sœur, avec laquelle il vit encore, à 56 ans, ne les surprenne pas. Cette sœur a une place centrale dans la vie de Marc, jusqu’au jour où il rencontre Myriam, la belle-mère de cette fille retrouvée morte dans ses draps, au petit matin.
Ce roman est constitué de multiples failles, de blancs, d’ellipses et de flash back, qui ponctuent ce récit qui s’avère fragmenté à l’image de son héros. Quatre morts dans ce roman, des blancs, des failles et des incendies, tout l’appareil pour donner froid dans le dos. Toutefois on est loin du roman policier. Djian s’essaie ici à une véritable analyse psychologique en donnant la parole à Marc, et laisse l’interprétation aux soins du lecteur. Terrible, ce héros n’en reste pas moins attachant. Fragilisé par des blessures d’enfance, il n’y a que dans les failles qu’il parvient à se reconstruire une identité.
Mon avis : J’ai maintenant envie de me lancer dans de nouvelles lectures de cet auteur, comme 37,2° le matin. Toutefois, peut-être est-ce surtout l’univers américain qu’il m’a semblé retrouver dans ce roman qui m’a captivée. Il n’empêche que le style de Djian est efficace, incisif et percutant. On ne s’ennuie pas !
Circonstances de lecture : Lisez ce roman quand il sortira en livre de poche, ou bien en bibliothèque (car pour le moment il n'est pas donné!). Personnellement, c’est par une heureuse coïncidence que j’ai pu le lire. Il est le produit d’un des plus géniaux trocs de ma vie : je l’ai échangé contre Ask the Dust de John Fante. Je ne regrette pas mon choix, surtout que cela a permis à une personne de mon entourage de le lire, et de partager ensuite nos impressions. Je l'ai lu d'une traite, presque sans m'arrêter, dans mon lit puis dans le train.
Ce troc a également permis à une nouvelle passion de voir la jour, en éclairant la nuit d'une amie. Je parlerai d'Arturo Bandini et de sa poussière plus tard...!
L'ultime faille : Comme souvent dans les romans de Djian, il y a des blancs, des mystères, des failles - et d'autant plus ici. Certaines choses sont donc laissées à notre libre interprétation. J’attends les commentaires de futurs lecteurs pour lancer le débat, mais je pose tout de même dès à présent la question centrale : pour vous, Marc est-il fou ?
Ce troc a également permis à une nouvelle passion de voir la jour, en éclairant la nuit d'une amie. Je parlerai d'Arturo Bandini et de sa poussière plus tard...!
L'ultime faille : Comme souvent dans les romans de Djian, il y a des blancs, des mystères, des failles - et d'autant plus ici. Certaines choses sont donc laissées à notre libre interprétation. J’attends les commentaires de futurs lecteurs pour lancer le débat, mais je pose tout de même dès à présent la question centrale : pour vous, Marc est-il fou ?