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 Rhinocéros, Ionesco

Des hommes, des femmes, un café, un petit chat (écrasé le petit chat…) et des rhinocéros. Un ou deux, on ne sait pas trop, à deux cornes ou une, on n’a pas bien vu. La logique n’est pas le fort des personnages de la pièce de toute façon. C’est absurde, tout cela, et pas seulement le registre. Absurde, comique, et tragique d’ailleurs. Tout un panel de colorations.

Dans cette pièce en trois actes et cinq tableaux, tout est mêlé : la mascarade de la ménagerie et de la métamorphose, les personnages bornés, savants ou ridicules (les deux allant souvent de paire), le destin tragique et la réflexion sur l’homme. Dans la pièce, si vous ne la connaissiez pas déjà, il s’avère que tous les habitants de la ville se transforment en rhinocéros…étrange… angoissant… D’ailleurs toute la pièce est conçue comme une tragédie. Le premier tableau a lieu en extérieur, sur la terrasse d’un café. Le second dans un bureau, lieu du savoir. Et enfin le dernier, dans la chambre de Jean, Jean le propre sur lui, Jean le bien-pensant, le propret, bien rangé, averti et compassé. Les lieux se réduisent, comme les esprits. Celui de Jean est réduit à rien ; d’ailleurs il devient un rhinocéros. A contrario Béranger, son homologue crachou et pouilleux, se transforme peu à peu en homme raisonnable, voulant lutter pour sauver ses semblables de l’animalité et de la perte d’identité.

Une pièce dont j’entendais souvent parler, que je n’avais pas encore lue, et qui ne m’a pas déçue, dans le sens où je n’ai jamais été une inconditionnelle de ce genre de théâtre.

Ceci étant, le mélange des genres et des registres est des plus intéressants, et mené de main de maître !