L’inverse eut pu être vrai ; Sido aurait pu écrire Colette ; ou plutôt Colette, le capitaine, aurait pu écrire Sido. Vraiment. Le père de Colette était effectivement écrivain ; enfin il a essayé. On a retrouvé des carnets, dont les pages étaient blanches. Un mirage d’écrivain.
Finalement c’est sa fille, Colette (Sidonie-Gabrielle de son vrai nom) qui est devenue écrivain, et qui a écrit cette autobiographie. Mais Sido, ça n’est pas la petite fille, ça n’est pas l’auteur ; c’est sa mère. Sido c’est le centre de la rose des vents, le centre des points cardinaux, le point focal de la famille, la prêtresse du jardin, l’âme de la famille ; et le sujet du livre.
Où est l’autobiographie alors ? Et bien à travers le portrait de Sido, cette femme remariée, qui a déjà deux enfants, les sauvages de la dernière partie, Colette se construit. Mais aussi à travers le portrait du Capitaine, son père. La petite Colette se dessine en creux, via une hétérographie poétique, où l’écriture transporte, charme, perd parfois. Un style qui m’a perdue, peut-être parce que je l’ai lu de manière décousu, alors qu’un tel livre, bien qu’il soit court, requiert une attention de tous les instants. Chaque détail compte, chaque fleur, chaque couleur. La ville, la province, les goûts, les aspirations des divers personnages s’opposent mais se rejoignent finalement, pour fonder la famille de Colette et, dans l’ombre, l’image de l’auteur.
Je n'ai pas lu ce livre avec suffisamment d'attention... D'où l'évaporation des mots qui devaient en parler. Je le relirai. Et j'écrirai à nouveau. Je n'aime pas bâcler... J'ai tenté de restituer l'essentiel.